Le libre accès dans les universités québécoises : l’exemple de la Bibliothèque de l’Université Laval, Claire Magnoux

La Bibliothèque de l’Université Laval prend une part active dans la promotion du libre accès. La valorisation de ce modèle de diffusion est due à la fois à un engagement de l’entité quant aux valeurs liées au libre accès ainsi qu’à une nécessité financière évidente résultant d’un modèle économique imposé par les éditeurs scientifiques, de plus en plus compliqué à assumer. En effet, le coût toujours plus élevé des abonnements des périodiques scientifiques et la faible valeur du dollar canadien ont pour conséquence de pousser les universités à favoriser un modèle je-soutiens-le-libre-accesalternatif de publication en promouvant le libre accès et à entreprendre un travail de rationalisation des collections de périodiques scientifiques (l’objectif final étant la renégociation des abonnements avec les éditeurs).

La Bibliothèque a mis en place différents outils tendant à encourager étudiants et chercheurs à se tourner vers le libre accès en rendant l’enjeu accessible et les changements de comportement concrets. Les initiatives prises par la Bibliothèque sont nombreuses. Voici les principales :

  • La mise en place d’un dépôt institutionnel sous la forme de la plateforme Corpus UL . Celle-ci favorise ainsi le dépôt des travaux des chercheurs et des étudiants. Cette initiative est d’autant plus importante que les principaux organismes subventionnaires canadiens ont conditionné l’apport de subventions au libre accès des recherches résultant des projets financés.
  • Le libre accès aux mémoires et aux thèses est un travail de fond engagé par la Bibliothèque qui numérise en moyenne 900 manuscrits par an. A l’heure actuelle, plus de 8800 manuscrits sont consultables en ligne.
  • Le projet Erudit piloté conjointement par l’Université de Montréal, l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et l’Université Laval recense revues scientifiques, mémoires, thèses et articles et 95% des collections sont disponibles librement.
  • Un bureau des droits d’auteur a été créé en juin 2014. Il est une ressource indispensable pour permettre aux étudiants et chercheurs de comprendre les possibilités qui leur sont offertes en matière de publication de leurs travaux et leur fournir des conseils.
  • La mise en valeur des ressources en libre accès s’est concrétisée par la création d’une page spécifique sur le site de la Bibliothèque regroupant répertoires et moteurs de recherche mais également classant les ressources par catégories (littérature, banques d’images, musique, photographie…).
  • Une entente a été passée entre la Bibliothèque et les Presses de l’Université Laval. Selon cet accord d’une durée initiale de trois ans, trente livres publiés par les Presses de l’Université Laval seront diffusés en libre accès.
  • Depuis 2013, la Bibliothèque souligne la semaine du libre accès par la mise en place d’activités en organisant des ateliers, des rencontres et des conférences relatives aux problématiques autour de l’accès libre aux ressources scientifiques.
  • La Bibliothèque a choisi d’offrir une fois par an une bourse couvrant les frais de voyage, de transport et d’inscription à la conférence OpenCon. Cette conférence annuelle, qui se déroule sur trois jours, regroupe des jeunes chercheurs ainsi que des professionnels engagés dans le libre accès, notamment des bibliothécaires, afin de discuter des différentes initiatives et problématiques existant autour du libre accès, des ressources éducatives libres ou encore de l’open data. La participation à cette conférence est un pas important dans la prise de conscience des étudiants concernant le libre accès. Elle constitue également une bonne manière d’en faire des ambassadeurs du libre accès dans leur domaine de recherche.
  • Enfin, de manière plus générale, la Bibliothèque a noué différents partenariats visant à la promotion du libre accès et elle est membre de différentes coalitions comme par exemples l’Association des bibliothèques de recherche du Canada, le Directory of Open Access Journals (DOAJ) ou encore la Scholarly Publishing and Academic Resources Coalition (SPARC).

L’ensemble de ces initiatives complémentaires tend à faire sortir de l’ombre l’enjeu du libre accès, majeur pour les étudiants et les chercheurs mais fortement sous-discuté dans le milieu universitaire.

Claire Magnoux, Doctorante en droit-Université Laval, Récipiendaire de la bourse OpenCon 2016 offerte par la Bibliothèque de l’Université Laval

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