L’UE et la paix: quelles avancées vers une fédération européenne? Colloque Caen 21 novembre 2018

En cette année du Centenaire de l’Armistice de 1918, ces Journées Jean Monnet organisées sous la direction scientifique de la professeure Laurence Potvin-Solis, forment la deuxième partie du colloque sur « l’Union européenne et la paix : quelles avancées vers une fédération européenne ? ». Elles mettent à l’étude l’une des valeurs essentielles de la construction européenne. « La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent ». C’est ainsi que débute le texte de la Déclaration de Robert Schuman du 9 mai 1950 qui souligne que « la contribution qu’une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques ». La proposition de s’unir par un traité instituant un marché commun du charbon et de l’acier avait pour objectif affirmé de réaliser « simplement et rapidement la fusion d’intérêts indispensable à l’établissement d’une communauté économique qui introduit le ferment d’une
communauté plus large et plus profonde entre des pays longtemps opposés par des divisions sanglantes ». Il s’agissait d’établir, pour reprendre encore les termes de la déclaration, « les premières assises concrètes d’une Fédération européenne indispensable à la préservation de la paix ». Ainsi, l’objectif de paix amène des réflexions sur l’état des processus d’intégration et de fédéralisation dans l’Union. Telle que située dans le contexte de l’Union, la poursuite de
cet objectif mérite d’être rapportée à la nature singulière de la construction européenne, qui l’a marquée dès ses origines, comme donnant naissance à un «nouvel ordre juridique » à vocation fédérale et appelé à affirmer son autonomie et son identité sur la scène internationale et à l’égard de ses États membres.

Le 12 octobre 2012, le prix Nobel de la Paix a été attribué à l’Union européenne pour avoir «contribué pendant plus de six décennies à promouvoir la paix et la réconciliation, la démocratie et les droits de l’homme en Europe ». L’objectif de paix figure en première place parmi les objectifs axiologiques et transversaux de l’Union. Le traité sur l’Union européenne, dans le premier paragraphe de son article 3, le place en première position en prévoyant que « l’Union a pour but de promouvoir la paix, ses valeurs et le bien-être de ses peuples ». Cet objectif mérite d’être saisi dans sa relation avec les autres valeurs de l’Union affirmées dans les préambules du TUE et de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et dans l’article 2 du TUE et tout particulièrement celles de liberté, de démocratie, d’égalité, de respect de l’État de droit et des droits de l’homme. Comme la paix, il s’agit de valeurs que l’Union entend
promouvoir en interne et dans ses relations extérieures. Elles comptent en leur sein celles de dignité humaine et de solidarité auxquelles celle de paix est aussi intimement liée.

À l’heure du Brexit et où le projet européen est en question, où l’Union est confrontée à la fragilité de la paix et traversée par des crises qui interpellent ses fondements et son avenir, les Journées Jean Monnet de 2017 et de 2018 visent à dresser un bilan critique et prospectif de la liaison dialectique entre la nature singulière de la construction européenne et la paix. Elles proposent une approche juridique transversale européenne et intègrent des études comparées de droit international et européen permettant de mieux cerner la notion même de paix comme concept, valeur et objectif affirmés au plan supranational. Elles visent à situer l’Union européenne, par son implication et les différences de perception de celle-ci, dans les actions de pacification et de maintien de la paix, dans les processus de résolution ou de prévention des conflits et dans la poursuite de l’objectif de sécurité face aux nouveaux espaces et formes d’attaques et de conflictualités. Les travaux sont ainsi éclairés par des regards croisés, intérieurs et extérieurs à l’Union. Ils proposent des analyses centrées sur les enjeux internes et externes pour l’Union et
sur leur confrontation nécessaire aux réalités diverses qui peuvent intervenir comme facteurs d’union ou de désunion/division de l’Union européenne face à ces enjeux : réalités politiques, géopolitiques, économiques, sociales, culturelles, environnementales, … autant de réalités appelant à renouveler sans cesse les réflexions sur la liaison de l’Union à ses valeurs, tout particulièrement celle de respect de l’État de droit et des droits de l’homme, et sur sa capacité à
répondre aux défis de l’objectif de promotion et de sauvegarde de la paix qui a été consubstantiel à la création des premières Communautés européennes.

Ainsi, ces Journées d’études projettent sous cet éclairage particulier la question des avancées vers une fédération européenne, de leur sens et des régressions possibles, des mutations et des risques qui affectent l’essence et le sens du projet européen ainsi que le futur de l’Union européenne. Les travaux très riches des Journées d’études des 9 et 10 novembre 2017 ont mis à l’étude en trois moments successifs : la paix et l’identité de l’Union européenne (session I) ;
les instruments au service de la paix et les méthodes de l’Union européenne (session II) ; la paix par l’économie et la monnaie ? (session III).

Les Journées d’études des 21 et 22 novembre 2018 sont quant à elles structurées en quatre temps :

  • l’Union européenne, la paix et les droits de l’homme (session I) ;
  • la paix, la sécurité et la cohésion de l’Union européenne (session II) ;
  • le multilatéralisme, le constitutionnalisme et la nécessité d’une approche européenne transversale de la paix (session III) ;
  • la paix et la politique extérieure de l’Union européenne (session IV).

Pour télécharger le programme  ICI

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.