Moins utilisé comme un outil de partage, Zotero remplit cette fonction de manière simple et accessible. Le logiciel permet à une communauté de chercheurs, ou un doctorant et son directeur de thèse, de partager une bibliographie Zotero.
Comment?
Pour cela, les utilisateurs n’ont qu’à disposer d’un compte Zotero personnel et d’avoir installé le logiciel. Les ajouts, les suppressions et les modifications de l’un des utilisateurs seront immédiatement visibles par l’ensemble de la communauté.
Pourquoi faire ?
Le directeur pourrait ainsi avoir un regard sur l’avancement de la bibliographie de son ou de ses doctorants, et éventuellement ajouter des notices à la bibliographie de son doctorant, lui signifiant ainsi une lecture utile pour ses travaux. La rédaction d’un ouvrage collectif, d’une chronique juridique, ou encore la gestion de la bibliothèque d’un laboratoire peuvent se concevoir sur un même modèle.
Exemple de l’organisation de la bibliothèque d’un laboratoire et d’une chronique juridique. Chaque utilisateur peut voir l’avancée de la chronique, les données manquantes, celles existantes, et éventuellement les notes de lectures. Chaque utilisateur sait également quels sont les ouvrages de la bibliothèque du laboratoire, ceux empruntés, les nouvelles acquisitions, etc.
En cas d’organisation de la bibliothèque autour de projets individuels, chaque peut disposer d’un dossier qui lui est propre dans lequel il indexe les notices dont il se sert, ou encore les différentes versions de sa contribution. Chaque utilisateur voit l’avancement des travaux, les documents utilisés par ses co-utilisateurs. Des ponts peuvent ainsi être plus facilement créés entre les différentes contributions. Notons qu’il est possible de télécharger un document numérique dans Zotero et d’en permettre la récupération par la communauté d’utilisateur. Solution qui évite des envois répétitifs et chronophages de mails.
Que peut-on partager ?
Au-delà du partage de notices et de documents, Zotero permet aux utilisateurs d’adjoindre une « note » (signalisée par un post-it) à une notice.
Les « notes » sont présentées sous forme de traitement de texte. Il n’existe pas de limite au nombre de « notes » qu’une notice peut contenir, ni de limite à la taille d’une « note ». En outre, l’outil « recherche » s’étend aux notes. Celles-ci deviennent un complément important des marqueurs.
Quels avantages? Quels inconvénients de ce partage ?
Chaque utilisateur peut ficher une notice, indiquer l’intérêt du document ou simplement mentionner toute information jugée pertinente. Tout service de cloud ou ENT universitaire peut remplir une telle fonction. L’avantage de Zotero est, d’une part, la possibilité d’associer des personnes extérieures à une bibliographie sans avoir à s’inscrire dans une université et, d’autre part, la rapidité d’exécution du logiciel comparée à certains ENT ou cloud.
L’inconvénient incontestable de l’utilisation de Zotero comme d’un outil de partage est que cela nécessite une maîtrise équivalente du logiciel par les différents utilisateurs. Sans cela, les notices indexées peuvent ne pas correspondre au style de citation choisi ; le risque de créer des doublons augmente, de même que le risque d’avoir des mots-clefs superflus.
La fonction de partage est une alternative simple et rapide au partage de fichiers et d’idées. En indexant le fichier directement à Zotero, l’ensemble des utilisateurs d’une bibliographie donnée peuvent y avoir accès. Si l’on ne souhaite pas partager de documents (pour des raisons de droits d’auteur essentiellement), les utilisateurs peuvent se contenter de mettre en commun des notes de lectures, ou plus simplement indiquer l’état d’avancement d’une bibliographie. La création d’un corpus documentaire est ainsi facilitée. Rien n’interdit d’ailleurs la constitution d’une bibliographie exhaustive sur un sujet particulier et auquel l’accès Zotero est ouvert. L’accès à une bibliographie partagée peut se faire sur invitation ou être ouverte à tout utilisateur de Zotero.
Pour conclure sur l’utilité et les limites de Zotero
Pour le moment, la difficulté essentielle de Zotero réside dans l’absence d’un style de citation adéquat pour les juristes. Les styles actuellement disponibles ne correspondent pas aux canons juridiques. Qui plus est, les éditeurs n’ont pas harmonisé leurs manières de citer. Quant aux données extraites du SUDOC ou de Légifrance, il est souvent nécessaire de les reprendre manuellement. Seul un style optimisé pour la recherche juridique Zotero permettrait un réel gain de temps. En attendant la création de ce style, Zotero peut être utilisé pour classer et pour partager des données brutes.
Alphonse Bernard est doctorant en droit de la propriété intellectuelle à la faculté de droit de l’Université de Poitiers, CECOJI-UP,
Re (voir) nos posts précédents sur Zotero: